Etre aidant, être aidé
Famille : 22 départements expérimentent la médiation familiale
Résoudre les conflits en évitant la judiciarisation
Parce que la perte d’autonomie d’un de ses membres est un événement bouleversant dans la vie d’une famille, parce que les décisions à prendre peuvent raviver les tensions, parce que la judiciarisation aggrave la souffrance, faire appel à un médiateur familial peut permettre de dénouer des situations complexes. Pour rendre la médiation plus accessible, un service dédié sera prochainement expérimenté dans 22 départements.
Selon la médiatrice et chercheuse Rabia Hamidi, « la maladie d'un parent peut réveiller des douleurs secrètes très profondes dans une fratrie et enliser la famille dans des conflits inextricables dont personne ne sort gagnant. »
Ni l’aidant principal, qui risque l’épuisement faute de soutien, ni la personne âgée concernée, ni le reste de la famille.
Dans sa thèse européenne publiée en 2012, elle cite l’exemple d’une famille où « un aidant épuisé a demandé un jour à ses frères et sœurs de le relayer une fois par semaine. Sa requête a fait exploser de rage l'un des frères, qui lui a répondu "Je ne m'occuperai pas de lui car il ne m'a pas aimé". On mesure bien ici la vivacité de la blessure. »
Pour soutenir les aidants et faciliter l’accès à la médiation familiale aux proches de personnes en situation de handicap ou de perte d’autonomie, l’Union nationale des associations familiales (UNAF) et la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) se sont associées afin de financer le service dans 22 départements durant deux ans et demi (à partir de 2020).
La médiation aidant-aidé, comment ça marche ?
Après un premier entretien gratuit d’explication de la démarche, le service de médiation fait une proposition qui sera conventionnée avec les parties prenantes dont la personne concernée (si elle n’est pas présente, si elle ne peut agir, parler, au regard de ses capacités cognitives, elle sera néanmoins tenue informée de la démarche dont le but reste son intérêt, sa qualité de vie, la qualité des relations avec ses proches).
Cette médiation consiste en entretiens individuels et collectifs (réunions familiales) souvent longs (de 1H30 à 2 heures) avec un médiateur certifié. Ces échanges se réalisent au maximum en présentiel (au domicile ou dans un lieu neutre : salle de l’Udaf, mairie) et sinon en visio et par téléphone.
Elle se conclut par une restitution orale et écrite d’un accord, le meilleur possible, le moment donné.
Combien ça coûte ?
L’expérimentation subventionnée par la CNSA, la CAF (Caisse des allocations familiales) et la MSA (Mutualité sociale agricole) demande une participation financière à hauteur des ressources de chaque personne : de 2 euros l’entretien à 131 euros avec une moyenne de 21 euros
Principes de la médiation
L’impartialité est le maître mot de l’intervention des médiateurs avec le consentement, l’adhésion de la personne qui appelle à l’aide. La confidentialité des propos et décisions est aussi posée, dans la limite de la loi en cas d’abus et d’obligation de signalement (mises en danger). Le service de médiation familiale est indépendant de la justice et chaque médiateur transmet à sa hiérarchie le planning de ses interventions et non ses contenus.
Diplômés d’Etat, les médiateurs suivent une formation spécifique à la médiation aidant-aidé et sont suivis, supervisés régulièrement (analyses de pratiques).
Quels sont les résultats d’une médiation ?
Une première évaluation du dispositif, de ses impacts, est programmée pour fin 2021.
Sont attendus les retours d’expériences et les effets sur les conflits, la qualité de vie des aidés, des aidants et des professionnels qui gravitent autour d’eux.
L’idée est de structurer une méthodologie de médiation familiale aidant-aidé pour un futur déploiement France entière sur cette intervention d’un tiers, neutre, dans les tensions, les conflits qui peuvent devenir dangereux.
Déjà opérationnelle dans 14 départements (voir liste ci-dessous), la médiation familiale sera déployée dans l'Aisne, l'Allier, l'Aude, le Maine-et-Loire, la Saône-et-Loire, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne et à la Réunion d'ici à la fin de l’année.
Déjà opérationnelle dans 14 départements (voir liste ci-dessous), la médiation familiale sera déployée dans l’Aisne, l’Allier, l’Aude, le Maine-et-Loire, la Saône-et-Loire, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne et à la Réunion.
Contacter un médiateur familial dans les départements concernés :
- Udaf des Alpes-Maritimes : 07 61 41 43 13
- Udaf des Bouches-du-Rhône : 04 91 10 07 81
- Udaf de Charente : 05 45 39 31 75 - patrick.canova@udaf16.org
- Udaf de de Charente-Maritime : 05 46 28 36 00
- Udaf d'Eure-et-Loir : 05 63 03 28 78
- Udaf d'Ille-et-Vilaine : 07 77 03 41 44 - mediationfamiliale@udaf35.unaf.fr
- Udaf du Maine-et-Loire (à compter du 18 mai) : 02 41 36 54 08 - mediation.familiale@udaf49.fr
- Udaf de la Marne : 06 64 03 87 36 - m.laloua@udaf51.com
- Udaf de la Haute-Marne : 03 25 35 36 00
- Udaf de la Mayenne : 02 43 49 52 43 - mediationfamiliale@udaf53.unaf.fr
- Udaf du Pas-de-Calais : mediationfamiliale@wanadoo.fr
- Udaf du Haut-Rhin : secretariat@asfmr68.fr
- Udaf de la Savoie : 04 79 70 88 49 - mediationfamiliale@udaf73.fr
- Udaf du Tarn-et-Garonne : 05 63 03 28 78
Pour les huit autres départements, contacter l’Union départementale des associations familiales (Udaf) concernée.
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