Comprendre les fragilités
Alzheimer : vers un diagnostic plus précoce et plus efficace
Gros plan sur les nouvelles pistes de la recherche
Alors que la mise sur le marché d’un traitement contre la maladie d’Alzheimer n’est toujours pas d’actualité, certains chercheurs concentrent leurs efforts sur l’élaboration de modalités diagnostiques plus efficaces. Le point avec la professeure de neurologie Marie Sarazin et Guillaume Frasca, en charge du suivi des études et de la recherche chez France Alzheimer.
Si la grande majorité des Français redoutent ce moment, le diagnostic est pourtant clef pour permettre aux malades de conserver la meilleure qualité de vie possible.
Le diagnostic a en effet plusieurs bénéfices, rappelle la Société française de gériatrie et de gérontologie.
Il permet :
- de poser un mot sur les troubles,
- d’expliquer les changements cognitifs et comportementaux auprès de l’entourage,
- de faire baisser les tensions dans la famille,
- de sécuriser le malade
- de proposer et expliquer un programme de soin partagé avec la médecine générale et les professionnels de santé, stimulation cognitive, suivi médicalisé du patient,
- d’informer sur l’accès aux essais thérapeutiques surtout accessibles à un stade léger.
« On porte un diagnostic pour AGIR, AIDER, DÉSTIGMATISER le patient et pour maintenir sa qualité de vie », résume le Pr Pierre Krolak-Salmon, neurogériatre au CHU de Lyon.
C’est pourquoi de nombreuses équipes de recherche œuvrent actuellement à améliorer les modalités de ce diagnostic, en essayant notamment de le rendre le plus précoce possible.
Les nouvelles pistes pour le diagnostic
« C’est sur ce plan que les progrès ont été les plus nombreux ces dernières années », confirme Guillaume Frasca.
« Grâce aux techniques d’imagerie médicale ou à l’analyse de marqueurs dans le liquide cérébro-spinal, prélevé par ponction lombaire. Une des pistes de recherche consiste à conduire les mêmes analyses, mais avec une simple prise de sang. On y arrivera certainement avant d’élaborer un traitement. »
L’équipe de chercheurs (Inserm, Université de Paris et CEA) dirigée par Maxime Bertoux s’est quant à elle intéressée au diagnostic par l’analyse des sillons cérébraux.
Sillons cérébraux
Des IRM ont permis de mesurer finement l’élargissement des sillons. Ceux-ci ont tendance à s’élargir au cours du vieillissement, et ce de manière accélérée chez les personnes malades d’Alzheimer.
« Cette technique est intéressante car elle permet d’observer plusieurs régions cérébrales, pour avoir une vision plus globale, et offre des données plus fines », souligne le Pr Marie Sarazin, qui fait partie de l’équipe de recherche.
Elle sert à la fois à détecter la présence de la maladie, mais aussi son stade. « Si elle ne peut pas être aujourd’hui utilisée à des fins diagnostiques, elle peut être intéressante dans le cadre d’essais cliniques, afin de mesurer l’impact des traitements proposés », précise la professeure.
Et peut-être se rapprocher, enfin, d’un traitement efficace.
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