Comprendre les fragilités
Urgences de proximité : une vraie alternative pour les situations les plus courantes
Face à l’engorgement des urgences hospitalières, de nouvelles solutions émergent : reportage à Paris au service « urgent care » de l’association Cosem.
Selon la Cour des comptes, 10 à 20 % des personnes qui se rendent aux urgences auraient pu être soignés en ville, et 60 à 70 % pourraient « être pris en charge en dehors de l’hôpital qu’à condition d’avoir accès à des plages de consultation et d’examens complémentaires non programmés ou à des structures pratiquant la petite traumatologie ».
En clair, 70 à 90 % des patients ne relèvent pas vraiment des urgences hospitalières.
Pourtant, le nombre de passages aux urgences explosent, pour de nombreuses raisons - manque de médecin, délais de consultation à rallonge, méconnaissance du rôle des urgences… -, avec des conséquences néfastes tant pour les patients que pour les professionnels de santé.
L’association Cosem, née en 1945, gère six centres de santé à Paris. En 2014, elle ouvre au centre Auber un service « urgent care », dédié aux petites urgences.
A deux pas des grands magasins, les patients peuvent pousser la porte de ce centre ultra-moderne dès 7h30, du lundi au vendredi, et dès 8 heures le samedi.
La seule condition ? « Pouvoir arriver debout », explique le docteur Daniel Dimermanas, directeur général de l’association.
Le médecin urgentiste, épaulé par deux infirmiers, peut en effet prendre en charge plaies, fractures non-déplacées et luxations, accidents ménagers (brûlures), réactions allergiques et fièvres, encombrements et infections respiratoires, états grippaux, crises d’asthme, infections urinaires…
Pas plus d’une heure d’attente…
Dès leur arrivée, les patients sont installés dans l’un des six box, et très vite pris en charge par un infirmier : « le temps d’attente ne dépasse pas une heure », se félicite le Dr Dimermanas.
Si besoin, des examens peuvent être réalisés sur place : le centre, flambant neuf, est en effet équipé d’un laboratoire d’analyse et d’un centre d’imagerie doté d’un IRM, d’appareils de radiographie, d’échographie…
Et les patients repartent comme ils sont arrivés, debout. « Nous connaissons nos limites », précise le directeur, « et 4 à 5 % des patients sont réorientés vers les urgences hospitalières ».
Fort du succès de ce premier service de petites urgences, l’association en a ouvert un second, à Saint-Michel (Paris 5). Et aimerait à terme ouvrir un espace dédié dans les hôpitaux parisiens, pour soulager les services d’urgences : « les patients viennent à l’hôpital dans les situations d’urgence, autant les aider là-bas ».
… et des soins remboursés
En attendant, les Parisiens et les visiteurs peuvent bénéficier à Auber et à Saint-Michel de soins d’urgences, comme 18 000 personnes en 2017 et 22 000 en 2018. Des soins totalement remboursés, puisque le Cosem est conventionné secteur 1 et partenaire de 500 mutuelles.
A noter : les centres Cosem proposent également des consultations en médecine spécialisée (neurologie, gynécologie, dermatologue, cardiologie…), en dentaire et en médecine générale avec ou sans rendez-vous.
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