Espérance de vie en panne : les explications de Jean-Marie Robine
La nouvelle fait la une depuis quelques jours : après des décennies de croissance continue, l’espérance de vie des Français stagne depuis quatre ans. Pis encore, elle baisse pour les femmes, passant de 85,4 ans à 85,3 ans. Quelles sont les causes de ce revirement ? Et faut-il s’alarmer pour autant ? Réponses de Jean-Marie Robine, démographe, directeur de recherche à l’Inserm et gérontologue.
Le dernier bilan démographique de l’Insee, publié en janvier, est venu confirmer la tendance : pour la quatrième année consécutive, l’espérance de vie est en berne.
Entre 2014 et 2018, celle des hommes a ainsi gagné seulement deux mois, et celle des femmes a baissé.
Un phénomène qui touche d’autres pays, dont la Grande-Bretagne, les Pays-Bas ou encore l’Allemagne. Quant aux Etats-Unis, le pays enregistre sa troisième année de baisse.
Interrogés par le journaliste Nathaniel Herzberg, démographes et chercheurs avancent plusieurs explications : les inégalités sociales, l’hygiène de vie, la consommation de produits transformés, le mode de vie des femmes qui se rapproche de plus en plus de celui des hommes (travail, consommation de tabac…), la pollution de l’air…
« Les causes de mortalité, telles qu’on les enregistre aujourd’hui, sont des causes médicales, des diagnostics », explique Jean-Marie Robine. « Cette approche médicalisée empêche de voir les grandes tendances. »
Pour lui, la pollution de l’air est l’une des causes majeures de la mortalité : « le fait de respirer un air de moins bonne qualité augmente les risques pour toutes les maladies », souligne le chercheur.
Mais c’est aussi l’avancée en âge qui est en cause. « La mortalité est concentrée aux âges avancés, autour de 90 ans pour les femmes et 85 ans pour les hommes. »
Des âges où la fragilité survient : perte d’appétit, fonte musculaire, dépression, dénutrition…
« En raison de cette fragilité, ce sont des événements « insignifiants » qui causent de nombreux décès, comme la grippe propagée par la souche H3N5 ou les vagues de chaleur. »
Alors, que faire ? « Objectivement, on ne va pas limiter la mortalité des vieillards, mais pour limiter ces à-coups, il faut prendre en considération ces causes réelles de mortalité et adopter des mesures de santé publique ». Notamment, améliorer son alimentation en évitant les produits transformés et favoriser la vaccination antigrippale des soignants et des proches de personnes fragiles.
« Mais je ne crois pas que la tendance à la hausse soit cassée », tempère Jean-Marie Robine. « Les pics de mortalité fluctuant en fonction des événements, je pense que nous abordons une période en dents de scie. Pour observer la tendance, il nous faudra plus de temps », conclut-il.
Le dernier bilan démographique de l’Insee, publié en janvier, est venu confirmer la tendance : pour la quatrième année consécutive, l’espérance de vie est en berne.
Entre 2014 et 2018, celle des hommes a ainsi gagné seulement deux mois, et celle des femmes a baissé.
Un phénomène qui touche d’autres pays, dont la Grande-Bretagne, les Pays-Bas ou encore l’Allemagne. Quant aux Etats-Unis, le pays enregistre sa troisième année de baisse.
Interrogés par le journaliste Nathaniel Herzberg, démographes et chercheurs avancent plusieurs explications : les inégalités sociales, l’hygiène de vie, la consommation de produits transformés, le mode de vie des femmes qui se rapproche de plus en plus de celui des hommes (travail, consommation de tabac…), la pollution de l’air…
« Les causes de mortalité, telles qu’on les enregistre aujourd’hui, sont des causes médicales, des diagnostics », explique Jean-Marie Robine. « Cette approche médicalisée empêche de voir les grandes tendances. »
Pour lui, la pollution de l’air est l’une des causes majeures de la mortalité : « le fait de respirer un air de moins bonne qualité augmente les risques pour toutes les maladies », souligne le chercheur.
Mais c’est aussi l’avancée en âge qui est en cause. « La mortalité est concentrée aux âges avancés, autour de 90 ans pour les femmes et 85 ans pour les hommes. »
Des âges où la fragilité survient : perte d’appétit, fonte musculaire, dépression, dénutrition…
« En raison de cette fragilité, ce sont des événements « insignifiants » qui causent de nombreux décès, comme la grippe propagée par la souche H3N5 ou les vagues de chaleur. »
Alors, que faire ? « Objectivement, on ne va pas limiter la mortalité des vieillards, mais pour limiter ces à-coups, il faut prendre en considération ces causes réelles de mortalité et adopter des mesures de santé publique ». Notamment, améliorer son alimentation en évitant les produits transformés et favoriser la vaccination antigrippale des soignants et des proches de personnes fragiles.
« Mais je ne crois pas que la tendance à la hausse soit cassée », tempère Jean-Marie Robine. « Les pics de mortalité fluctuant en fonction des événements, je pense que nous abordons une période en dents de scie. Pour observer la tendance, il nous faudra plus de temps », conclut-il.