Connaître vos droits
Vous avez dit "République numérique" ?
Quid des exclus du web ?
C'est un "coup de gueule" d'une amie, Jacqueline, ancienne de la Fondation nationale de gérontologie, qui accompagne plusieurs amies de 80 à 94 ans, qui me fait réagir.
"En cette période de déclaration d’impôts, toutes ces dames -par ailleurs impeccables sur le plan cognitif– qui gèrent personnellement leur vie quotidienne, sont totalement déstabilisées par l’absence d’envoi des attestations, des versements de leur retraite par leurs caisses" m'explique Jacqueline.
Ces vieilles dames tiennent à contrôler attentivement ces informations, cette feuille de déclarations de revenus « pré-remplie » .
Ce besoin de vérification, détail pour certains, prouve leur volonté et leur capacité à continuer à vouloir se prendre en charge !
Qualité et compétences, que toutes les actions de prévention des services d’action sociale cherchent par ailleurs à maintenir à grand renfort des stages, conférences, et autres.
La réponse qui consiste à leur dire d’aller sur le site des institutions pour imprimer le document est une absurdité, compte-tenu du sous-équipement en matériel informatique personnel encore fréquent. Sans parler de la complexité de l’ouverture d’un compte pour cette génération, qui n’est pas née une souris greffée à la main droite. On les appelle d’ailleurs la génération « mulot ».
Pour Jacqueline, le message envoyé aux anciennes générations est redoutable et totalement contre-productif, alors que par ailleurs, on s’inquiète de leur bien-être et de leur bon vieillissement. Bonjour l’injonction paradoxale !
Le message qui leur est ainsi envoyé est « vous êtes hors course, incapables, nulles ». Vous devenez dépendants de vos enfants pour un acte administratif simple qui exprime la liberté et l’autonomie.
L’angoisse et la contrariété sont donc palpables dans cet environnement perçu hostile.
C’est une question de coût ? Oui peut être. C'est "le sens de l’histoire…", "Il faut qu’elles s’habituent...", "Tout va passer par Internet maintenant… »
Pourquoi ne pas continuer à envoyer cette petite feuille à ceux qui le souhaitent (sans en faire un facteur de discrimination supplémentaire) ?
A moins qu’il s’agisse d’une nouvelle activité intergénérationnelle, pour rapprocher jeunes et vieux, autour de la déclaration d’impôts, qui, elle aussi, devra se faire bientôt par Internet ?
L’estime de soi est pourtant le cœur, le principe et la base éthique de la prévention.
Détruisez l’estime de soi et vous ferez des vieux vulnérables !
Mais patience, cette fracture numérique est transitoire et va disparaitre avec la disparition même de cette génération. En 2026, les septuagénaires actuels auront 80 ans. En 2031, Daniel Cohn-Bendit et la génération de mai 68 auront 85 ans.
Ils sauront, eux, utiliser un ordinateur et se faire entendre, quitte à refaire des barricades, avec des fauteuils roulants et des cannes anglaises, dans leurs Ehpad respectifs et sans lacrymo ! »
Si les très vieux sont les principaux exclus du numérique, ils ne sont pas les seuls.
Des cybercafés gratuits, des 4500 Espaces publics numériques, des actions intergénérationnelles, les "maisons de services publics" se déploient sur les territoires pour lutter contre cette fracture.
Sans oublier qu'il faudra que notre "République numérique" comme l'appelle de ses voeux le gouvernement, protège ses citoyens des prédateurs de données personnelles.
"En cette période de déclaration d’impôts, toutes ces dames -par ailleurs impeccables sur le plan cognitif– qui gèrent personnellement leur vie quotidienne, sont totalement déstabilisées par l’absence d’envoi des attestations, des versements de leur retraite par leurs caisses" m'explique Jacqueline.
Ces vieilles dames tiennent à contrôler attentivement ces informations, cette feuille de déclarations de revenus « pré-remplie » .
Ce besoin de vérification, détail pour certains, prouve leur volonté et leur capacité à continuer à vouloir se prendre en charge !
Qualité et compétences, que toutes les actions de prévention des services d’action sociale cherchent par ailleurs à maintenir à grand renfort des stages, conférences, et autres.
La réponse qui consiste à leur dire d’aller sur le site des institutions pour imprimer le document est une absurdité, compte-tenu du sous-équipement en matériel informatique personnel encore fréquent. Sans parler de la complexité de l’ouverture d’un compte pour cette génération, qui n’est pas née une souris greffée à la main droite. On les appelle d’ailleurs la génération « mulot ».
Pour Jacqueline, le message envoyé aux anciennes générations est redoutable et totalement contre-productif, alors que par ailleurs, on s’inquiète de leur bien-être et de leur bon vieillissement. Bonjour l’injonction paradoxale !
Le message qui leur est ainsi envoyé est « vous êtes hors course, incapables, nulles ». Vous devenez dépendants de vos enfants pour un acte administratif simple qui exprime la liberté et l’autonomie.
L’angoisse et la contrariété sont donc palpables dans cet environnement perçu hostile.
C’est une question de coût ? Oui peut être. C'est "le sens de l’histoire…", "Il faut qu’elles s’habituent...", "Tout va passer par Internet maintenant… »
Pourquoi ne pas continuer à envoyer cette petite feuille à ceux qui le souhaitent (sans en faire un facteur de discrimination supplémentaire) ?
A moins qu’il s’agisse d’une nouvelle activité intergénérationnelle, pour rapprocher jeunes et vieux, autour de la déclaration d’impôts, qui, elle aussi, devra se faire bientôt par Internet ?
L’estime de soi est pourtant le cœur, le principe et la base éthique de la prévention.
Détruisez l’estime de soi et vous ferez des vieux vulnérables !
Mais patience, cette fracture numérique est transitoire et va disparaitre avec la disparition même de cette génération. En 2026, les septuagénaires actuels auront 80 ans. En 2031, Daniel Cohn-Bendit et la génération de mai 68 auront 85 ans.
Ils sauront, eux, utiliser un ordinateur et se faire entendre, quitte à refaire des barricades, avec des fauteuils roulants et des cannes anglaises, dans leurs Ehpad respectifs et sans lacrymo ! »
Si les très vieux sont les principaux exclus du numérique, ils ne sont pas les seuls.
Des cybercafés gratuits, des 4500 Espaces publics numériques, des actions intergénérationnelles, les "maisons de services publics" se déploient sur les territoires pour lutter contre cette fracture.
Sans oublier qu'il faudra que notre "République numérique" comme l'appelle de ses voeux le gouvernement, protège ses citoyens des prédateurs de données personnelles.
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