Augmentation maximale des tarifs des maisons de retraite privées en 2015 : + 0,05%
L'arrêté du 17 décembre 2014 fixe l'augmentation des prix des prestations d'hébergement signées en établissements d'accueil pour personnes âgées (EHPA, EHPAD) privé commerciaux (à but lucratif) pour 2015. Est-ce l'impact des alertes sur les "restes à charge" très lourds pour les résidents et leurs proches ? L'impact d'une déflation rampante ?
Les tarifs des contrats de séjour en cours ne pourront augmenter de plus de 0,05% en 2015 par rapport à l'année précédente (au lieu de +1% en 2014 et + 2,3% en 2013).
Les établissements ciblés ne sont pas :
- habilités à l'aide sociale (sauf demande expresse de l'établissement et accord du président du conseil général)
- conventionnés à l'APL (aide personnalisée au logement).
Les tarifs restent librement fixés pour les nouveaux arrivants (nouveaux contrats).
Réaction du Synerpa : syndicat des maisons de retraite et résidences privées commerciales
"A la plus grande stupéfaction du SYNERPA, le taux d’évolution pour 2015 fixé à 0,05% est inférieur aux prévisions les plus alarmistes et pour la première année depuis sa création frôle le gel total.
Entre des dotations soins revalorisées à 0,8%, des dotations APA revalorisées à 0,3% et maintenant un taux directeur fixé à 0,05%, la politique dynamique du SYNERPA en matière d‘emploi, de dialogue social et d’investissement est grandement mise en danger.
Alors que notre secteur d’activité est depuis des années générateur d’emplois et ce, malgré un contexte économique morose, la faiblesse de ce taux qui n’est pas à la hauteur des enjeux, pénalise fortement les établissements qui doivent financer, à hauteur de 2% en moyenne chaque année, des revalorisations salariales mécaniques issues de la convention collective.
Le SYNERPA explore dès à présent toutes les potentielles pistes à donner à la suite de ce dossier."
Par ailleurs un arrêté du 23 décembre 2014 fixant les règles de calcul des tarifs plafonds et de mise en œuvre de la convergence tarifaire indique que la valeur annuelle du point servant au calcul du tarif plafond est fixée à 13,10 euros.
La Fédération nationale des associations de directeurs aux services des personnes âgées (Fnadepa) hallucine. "L’arrêté qui autorise les établissements, sans habilitation à l’aide sociale et sans APL, à augmenter le prix de leurs prestations hébergement de 0.05% a laissé les directeurs pantois ! La plupart ont cru à une erreur, avec un zéro de trop. Mais non, c’est de 0.05% dont il s’agit !
“De qui se moque-t-on ?” interroge Claudy Jarry, le Président de la FNADEPA, avant de poursuivre : “Avec une inflation, estimée à 0.5%, comment ces établissements vont-ils maintenir la qualité à son niveau ? La réponse est simple : en augmentant de 10%, voire plus, les tarifs appliqués aux nouveaux résidents. On est loin d’une politique qui annonce une diminution du reste à charge pour les personnes âgées et leurs familles. La disparité des tarifs entre les résidents ne fera que croître”.
Cette manœuvre en trompe l’œil produira des effets contraires aux ambitions affichées.
Mieux lotis les services à domicile ? Pas sûr. Il n’est pas certain qu’ils s’en sortent avec 1.35%, alors qu’ils viennent d’être autorisés à augmenter les salaires de 1% mais au moins ils n’ont pas l’impression que ce gouvernement s’est moqué d’eux."