Connaître vos droits
Comité d'éthique : sédation de la douleur et directives anticipées pour la fin de vie
La carence en soins palliatifs sous les projecteurs
Le Comité Consultatif National d’Ethique(CCNE) prône le droit à la sédation en fin de vie et recommande de donner un caractère contraignant aux directives anticipées.
Donner à chacun le droit à une sédation profonde en fin de vie et donner un caractère contraignant aux directives anticipées sont les deux recommandations principales du rapport publié jeudi 23 octobre par le Comité consultatif national d'éthique (CCNE).
La sédation profonde conçue comme un droit et l’obligation de proposer à chacun d’écrire ses directives anticipées sont les deux recommandations principales du rapport publié jeudi 23 octobre par le Comité consultatif national d'éthique (CCNE).
"Elles doivent s'imposer aux médecins et aux soignants, sauf exception parce que la situation ne s'y prête pas", a estimé Jean-Claude Ameisen, président du CCNE lors de la présentation du rapport à la presse.
Le rapport fait état d'une "demande forte » du soulagement des douleurs en fin de vie, qui passe par le « droit à une sédation permanente jusqu'au décès lorsqu'on est en phase terminale de fin de vie ou qu'on a décidé d'interrompre ses traitements".
Le CCNE qui a pour fonction de construire des règles d’éthiques médicales nouvelles et d'éclairer les politiques sur ces sujets avait déjà recommandé de ne pas légaliser l'euthanasie et de rendre les directives anticipées contraignantes.
Annoncé à plusieurs reprises mais sans cesse reporté, un texte de loi sur la fin de vie pourrait être déposé au Parlement aux environs du mois de mars 2015.
Le rapport du CCNE souligne qu'un "profond clivage" existe dans la société française sur l'euthanasie. "Nous constatons qu'il y a de profondes divergences non seulement sur ce qu'il conviendrait de faire, mais même sur la terminologie, il y a un profond désaccord" a expliqué M. Ameisen.
M. Ameisen a aussi indiqué que même sur les demandes "largement partagées" comme le droit à une sédation terminale ou les directives anticipées, il y avait "des points de débat quant à leurs modalités d'application" .
"Est-ce que les directives doivent s'imposer dans tous les cas ou seulement si elles ont été rédigées alors que la personne était déjà malade ?" a-t-il notamment demandé avant de rappeler que la sédation terminale "susceptible d'accélérer le décès" n'est pas approuvée par tout le monde.
Pour M. Ameisen, l'autre grand défi reste l'accès aux soins palliatifs qui reste très insuffisant en France : moins de 20% des personnes en fin de vie peuvent en bénéficier, et ce pour une période maximum de trois semaines, alors qu'il faudrait également les "accompagner" et les "soulager" avant la phase terminale.
Et pour aller plus loin, voir la lettre adressée par un petit groupe d'aidants familiaux à la Ministre de la santé, Marisol Touraine et à Jean Leonetti
Notre dossier sur les directives anticipées , des pistes pour les rédiger
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