Action sociale à domicile : le Doubs va expérimenter l'intervenant unique
Réduire les coûts et la perte de repères chez la personne âgée
Une personne âgée en perte d’autonomie à domicile peut-elle être aidée pour les soins, le ménage et les repas par un intervenant unique ? C’est cette expérience que le département du Doubs souhaite mettre en place au cours des deux prochaines années.
Le but de cette expérimentation est de savoir s’il est possible de mettre fin au défilement de professionnels différents, remplissant des fonctions différentes au domicile d’une seule personne âgée.
Au final, il s’agit de savoir si une personne en état de fragilité peut conserver plus longtemps ses repères lorsqu’elle a affaire à un seul interlocuteur. Il s’agit également de savoir si un seul intervenant peut cumuler des fonctions différentes.
L’avantage est à fois économique (réduction des temps et des frais de déplacement) mais aussi social (aider une personne âgée à conserver ses capacités physiques et cognitives).
Le Département du Doubs, l'ARS, la CPAM et la CNSA sont partenaires de cette opération de rapprochement entre les services d'aide et d'accompagnement (SAAD) et ceux de soins (SSIAD) à domicile pour les personnes âgées.
Cette expérimentation durera 2 ans et les coûts de formation seront financés par des crédits en provenance du Département (150 000 €), de l’agence régionale de santé (150 000 €) et de la CNSA (300 000 €).
Précisions d’émiCité
Des précisions nous ont été apportées suite à la publication de l'article par la structure précitée. Nous les présentons aujourd'hui.
"L'expérience menée dans le Doubs par l'association Eliad, et soutenue par le conseil général, l'Ars, la Cpam et la Cnsa, vise plus à construire une équipe pluridisciplinaire cohérente et coordonnée qu'à imaginer qu'un seul professionnel puisse intervenir 24h sur 24 et 7 jours sur 7, ou à créer un seul et unique métier. Il ne s'agit pas de recréer les conditions d'une domesticité moderne.
Au cours de cette expérimentation, l'évolution des pratiques et des champs de compétences des professionnels du domicile, les modalités de leur coordination et les formations, s'inscrivent dans l'objectif de repenser l'intervention à domicile et d'une refonte des services.
Les hypothèses posées dans cette expérimentation ne sont pas centrées sur la réalisation d'économies directes. En effet l'indigence actuelle des financements du secteur ne permet pas d'imaginer de réelles baisses de coût direct de l'intervention.
En revanche, nous souhaitons vérifier la possibilité d'une part de redéployer certains financements, et d'autre part de limiter les coûts d'hospitalisation et de perte d'autonomie des personnes suivies.
En d'autres termes, nous considérons qu'en investissant intelligemment, de façon plus importante et cohérente dans le maintien à domicile, en reconnaissant à un service pluridisciplinaire la capacité d'évaluation, d'élaboration et de coordination d'un plan d'intervention, l'impact sera positif.
Pour les finances publiques, nous évaluerons si l'expérimentation a comme effet des baisses d'hospitalisation notamment en urgence, une diminution de la consommation de médicament, une diminution des institutionnalisations en ehpad par défaut.
Pour les usagers, nous évaluerons si le service rendu apporte une amélioration du niveau de qualité de vie à domicile, une limitation de la perte d'autonomie, une diminution de la rotation des professionnels grâce à l'amélioration de leurs conditions d'exercice et l'évolution des pratiques.
L'expérimentation conduite vise donc in fine à vérifier comment le redéploiement de moyens économiques - et conceptuels - pour repenser le maintien à domicile, permet de retarder la perte d'autonomie, diminuer les coûts induits de la dépendance (hospitalisation, institutionnalisation subie, consommation médicamenteuse...), améliorer la qualité de vie des usagers, améliorer les conditions de travail des professionnels du domicile."
Franck Guichet, sociologue, consultant, émiCité
"L'expérience menée dans le Doubs par l'association Eliad, et soutenue par le conseil général, l'Ars, la Cpam et la Cnsa, vise plus à construire une équipe pluridisciplinaire cohérente et coordonnée qu'à imaginer qu'un seul professionnel puisse intervenir 24h sur 24 et 7 jours sur 7, ou à créer un seul et unique métier. Il ne s'agit pas de recréer les conditions d'une domesticité moderne.
Au cours de cette expérimentation, l'évolution des pratiques et des champs de compétences des professionnels du domicile, les modalités de leur coordination et les formations, s'inscrivent dans l'objectif de repenser l'intervention à domicile et d'une refonte des services.
Les hypothèses posées dans cette expérimentation ne sont pas centrées sur la réalisation d'économies directes. En effet l'indigence actuelle des financements du secteur ne permet pas d'imaginer de réelles baisses de coût direct de l'intervention.
En revanche, nous souhaitons vérifier la possibilité d'une part de redéployer certains financements, et d'autre part de limiter les coûts d'hospitalisation et de perte d'autonomie des personnes suivies.
En d'autres termes, nous considérons qu'en investissant intelligemment, de façon plus importante et cohérente dans le maintien à domicile, en reconnaissant à un service pluridisciplinaire la capacité d'évaluation, d'élaboration et de coordination d'un plan d'intervention, l'impact sera positif.
Pour les finances publiques, nous évaluerons si l'expérimentation a comme effet des baisses d'hospitalisation notamment en urgence, une diminution de la consommation de médicament, une diminution des institutionnalisations en ehpad par défaut.
Pour les usagers, nous évaluerons si le service rendu apporte une amélioration du niveau de qualité de vie à domicile, une limitation de la perte d'autonomie, une diminution de la rotation des professionnels grâce à l'amélioration de leurs conditions d'exercice et l'évolution des pratiques.
L'expérimentation conduite vise donc in fine à vérifier comment le redéploiement de moyens économiques - et conceptuels - pour repenser le maintien à domicile, permet de retarder la perte d'autonomie, diminuer les coûts induits de la dépendance (hospitalisation, institutionnalisation subie, consommation médicamenteuse...), améliorer la qualité de vie des usagers, améliorer les conditions de travail des professionnels du domicile."
Franck Guichet, sociologue, consultant, émiCité