L'espérance de vie a-t-elle atteint ses limites ?
Jeanne Calment demeure un record inégalé de longévité
La vie humaine a-t-elle une limite et celle-ci a-t-elle été atteinte ? Des chercheurs français qui ont passé en revue les super sportifs et les super centenaires affirment que oui.
Au moment où un Japonais de 111 ans vient officiellement de décrocher le titre de doyen de l'Humanité et où le Dr L.Alexandre publie un livre qui estime que l'humain pouvant vivre 1000 ans est déjà né... des chercheurs français tentent de démontrer que la longévité humaine a désormais atteint son plafond.
Dans une étude publiée par Journals of Gerontology, une revue américaine scientifique de haut niveau, des chercheurs de l'Institut de recherche biomédicale et d'épidémiologie du sport (Irmes) ont passé au crible la durée de vie des athlètes de très haut niveau et celle des "super-centenaires" (110 ans et plus). Au terme de leur examen, ils estiment que leurs " arguments (sont) en faveur d'une durée limitée de la vie".
Les chercheurs ont étudié la totalité des 1.205 "super-centenaires" répertoriés dans le monde (125 hommes et 1.080 femmes). Leur date de naissance était confirmée et leur décès a eu lieu entre 1899 et 2013.
Ils ont aussi passé en revue les 19.012 athlètes ayant participé aux jeux Olympiques depuis 1896 et décédés avant la fin 2013. La raison de cet étrange attelage tient au fait que les sportifs de haut niveau ne sont pas forcément des supercentenaires, mais vivent généralement plus longtemps que la moyenne de leurs congénères.
Juliana Antero-Jacquemin, qui a dirigé l'étude, note "une sorte de plateau" chez les athlètes olympiques à partir de 80 à 85 ans, tandis que chez les super-centenaires le plafond s'établit "aux environs de 115 ans".
Premier constat : aucun super-centenaire n'a égalé le record de longévité de la française Jeanne Calment, décédée en 1997 à 122 ans. Une personne a depuis vécu jusqu'à 119 ans, tandis que les autres ne dépassent pas 115 ou 116 ans.
Quant aux athlètes, aucun, n'a dépassé les 110 ans, le doyen étant décédé à 105 ans.
L’étude conclut "qu'il existe une barrière physiologique en voie d'être atteinte, à la croisée des interactions entre un patrimoine génétique constant et un environnement qui se dégrade".
La porte pour une révision de ce constat est néanmoins laissée ouverte : les chercheurs reconnaissent le nombre "relativement petit" de leur échantillon de personnes et le caractère "limitée" de la période d'observation.
La multiplication des centenaires un peu partout dans le monde pourrait être le prélude à la définition d’un nouveau plafond.
La multiplication des centenaires un peu partout dans le monde pourrait être le prélude à la définition d’un nouveau plafond.