Citoyennage : « Un personnel mécanique ne nous intéresse pas »
Trouver le bon équilibre
« Un savoir-faire qui se double d’amabilité et de délicatesse », c’est ce qu’attendent les résidents des personnels qui les accompagnent d’après les conclusions du dernier colloque de l’association Citoyennage. Depuis 1996, l’association donne la parole aux personnes âgées sur leurs conditions de vie en établissement avec chaque fois un nouveau thème. Cette année 42 résidents de 11 établissements publics ou associatifs ont évoqué « les relations entre résidents et personnels : la juste proximité ». Juan Vasquez était l’un des trois psychologues chargé d’animer les débats.
Avez-vous été surpris par les commentaires des résidents sur cette thématique ?
« Le thème choisi est travaillé pendant toute l’année en petits groupes dans les différents établissements. J’avais donc déjà entendu, au sein de ma structure, certaines des remarques qui sont ressorties lors du colloque de mise en commun des travaux début juin. Par ailleurs, en tant que psychologue, j’avais bien entendu déjà entendu des remarques de la part des résidents sur ce besoin de proximité. ‘Un personnel mécanique ne nous intéresse pas’, disent-ils. »
Le colloque accueille aussi des directeurs d’établissement et différentes catégories de personnel du soin ou de l’animation. Quelles ont été leurs réactions en découvrant la parole des résidents ?
« Certains ont pu être surpris. Car il y a dans ces métiers une logique de professionnalisation vers laquelle ils sont poussés et ils ont pu en oublier que les résidents ne souhaitent pas des rapports uniquement professionnels et froids avec le personnel. Mais ils ont réagi positivement car ils ont le même ressenti. Ils ont d’ailleurs souligné que leur attitude est aussi conditionnée à ce que leur envoient les résidents. Et cela peut être très positif : il arrive qu’ils n’aient pas le moral, comme tout le monde, et que ce soit les personnes âgées qui les réconfortent ! »
Quelle doit être, alors, la juste proximité entre résidents et personnel ?
« Il ne s’agit pas de faire croire que tout le monde peut bien s’entendre. Mais il y a des personnes avec lesquelles des liens plus profonds peuvent se créer et cela doit rester possible. Les résidents ont exprimé le besoin du respect de leur intimité mais ne sont pas gênés lorsque certains personnels franchissent les barrières du moment qu’ils y ont bien été autorisés d’abord. C’est toute la question des rapports humains qui se pose. Pour les uns, l’établissement représente leur monde professionnel, pour les autres leur lieu de vie. Les attentes sont nécessairement différentes. »
Les résidents évoquent eux-mêmes des personnels débordés. Quelle solution apporter à cette situation ?
« Les résidents demandent des personnels en nombre suffisant et ce n’est pas le cas actuellement. Les professionnels présents étaient tous d’accord mais le problème n’est pas de leur ressort, c’est aux pouvoirs publics de faire quelque chose. Mais avec les moyens que nous avons, il faut faire au mieux. Il y a une véritable différence entre une toilette réalisée dans le silence et la précipitation et la même toilette accompagnée d’un sourire ou de quelques attentions. C’est ce qu’ont exprimé les résidents : ‘On ne peut pas prendre soin de quelqu’un si on est distant’. »
Avez-vous été surpris par les commentaires des résidents sur cette thématique ?
« Le thème choisi est travaillé pendant toute l’année en petits groupes dans les différents établissements. J’avais donc déjà entendu, au sein de ma structure, certaines des remarques qui sont ressorties lors du colloque de mise en commun des travaux début juin. Par ailleurs, en tant que psychologue, j’avais bien entendu déjà entendu des remarques de la part des résidents sur ce besoin de proximité. ‘Un personnel mécanique ne nous intéresse pas’, disent-ils. »
Le colloque accueille aussi des directeurs d’établissement et différentes catégories de personnel du soin ou de l’animation. Quelles ont été leurs réactions en découvrant la parole des résidents ?
« Certains ont pu être surpris. Car il y a dans ces métiers une logique de professionnalisation vers laquelle ils sont poussés et ils ont pu en oublier que les résidents ne souhaitent pas des rapports uniquement professionnels et froids avec le personnel. Mais ils ont réagi positivement car ils ont le même ressenti. Ils ont d’ailleurs souligné que leur attitude est aussi conditionnée à ce que leur envoient les résidents. Et cela peut être très positif : il arrive qu’ils n’aient pas le moral, comme tout le monde, et que ce soit les personnes âgées qui les réconfortent ! »
Quelle doit être, alors, la juste proximité entre résidents et personnel ?
« Il ne s’agit pas de faire croire que tout le monde peut bien s’entendre. Mais il y a des personnes avec lesquelles des liens plus profonds peuvent se créer et cela doit rester possible. Les résidents ont exprimé le besoin du respect de leur intimité mais ne sont pas gênés lorsque certains personnels franchissent les barrières du moment qu’ils y ont bien été autorisés d’abord. C’est toute la question des rapports humains qui se pose. Pour les uns, l’établissement représente leur monde professionnel, pour les autres leur lieu de vie. Les attentes sont nécessairement différentes. »
Les résidents évoquent eux-mêmes des personnels débordés. Quelle solution apporter à cette situation ?
« Les résidents demandent des personnels en nombre suffisant et ce n’est pas le cas actuellement. Les professionnels présents étaient tous d’accord mais le problème n’est pas de leur ressort, c’est aux pouvoirs publics de faire quelque chose. Mais avec les moyens que nous avons, il faut faire au mieux. Il y a une véritable différence entre une toilette réalisée dans le silence et la précipitation et la même toilette accompagnée d’un sourire ou de quelques attentions. C’est ce qu’ont exprimé les résidents : ‘On ne peut pas prendre soin de quelqu’un si on est distant’. »