Aides sociales : le secteur associatif s'insurge contre les mesures Valls
Les pauvres et personnes âgées représentent 20% des mesures d’économies du gouvernement
Le plan de 50 milliards d'euros d'économies annoncé par Manuel Valls touche les aides sociales qui seront gelées cette année et l'année prochaine. Le secteur associatif s'insurge.
La déprogrammation de la loi autonomie préparée par Michèle Delaunay, ex-ministre des personnes âgées, du conseil des ministres du 9 avril était le premier signe avant-coureur du plan d'économies de 50 milliards d’euros annoncé mercredi 16 avril par Manuel Valls, premier ministre. Ce projet de loi a semble-t-il été jugé « dépensier » et donc mis de côté alors qu’il ne prévoyait qu’une mince revalorisation de l’Allocation personnalisée d’autonomie déjà préfinancée par la Casa (Contribution additionnelle de solidarité), un prélèvement de 0,3% sur les retraites.
La déprogrammation de la loi autonomie préparée par Michèle Delaunay, ex-ministre des personnes âgées, du conseil des ministres du 9 avril était le premier signe avant-coureur du plan d'économies de 50 milliards d’euros annoncé mercredi 16 avril par Manuel Valls, premier ministre. Ce projet de loi a semble-t-il été jugé « dépensier » et donc mis de côté alors qu’il ne prévoyait qu’une mince revalorisation de l’Allocation personnalisée d’autonomie déjà préfinancée par la Casa (Contribution additionnelle de solidarité), un prélèvement de 0,3% sur les retraites.
Le gel des retraites et des prestations sociales (11 milliards d’euros d’économies soit 20% des restrictions financières globales) jusqu'en octobre 2015 – à l’exception du minimum vieillesse, du RSA, de l’ASS, allocation adulte handicapé) était la suite logique de cette déprogrammation. Une annonce qui a évidemment durci le camp de la contestation dans un secteur associatif jusqu’à présent très pacifique.
La Fnars (Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale), le Secours Catholique, la Croix Rouge Française, ATD Quart Monde, Emmaüs, la Fondation Abbé Pierre, Les petits frères des pauvres... réunis au sein du collectif Alerte (38 fédérations et/ou associations nationales plus 15 collectifs locaux) ont estimé que les mesures du gouvernement allaient « aggraver la précarité".
"L'annonce du gel des prestations sociales et de la revalorisation du RSA jusqu'en octobre 2015 est non seulement un message désespérant pour les plus fragiles (...) mais un choix politique injuste et irresponsable face à l'augmentation de la pauvreté dans le pays", a affirmé Alerte.
Selon Alerte, le gel des aides au logement et notamment de l'APL va toucher plus de 4 millions de bénéficiaires et « aggraver la crise du logement et les impayés de loyer.
L'Union nationale des retraités et personnes âgées (UNRPA) s'est dite de son côté "atterrée" par cette « baisse du pouvoir d'achat pour des millions de familles" alors que « des milliards sont consentis aux entreprises sans contrepartie, ni obligation de créations d'emplois".
L’UNRPA déclare qu'elle "participera à toute initiative et toute manifestation contre l'austérité et la récession imposée à l'ensemble de la population, et en particulier aux retraités".
La CFDT Retraités proteste contre cette politique "alzheimée". "
L’Association des Paralysés de France (APF) a donné de la voix également jeudi 17 avril affirmant que le plan d'économies "aggrave la précarité" des handicapés.
On ne construit pas une politique en donnant l’impression d’avoir perdu la mémoire, d’ignorer les échéances et les décisions prises par un gouvernement auquel on a participé, et de bafouer les engagements présidentiels sur le sujet.(...)
Assez de différés, de remises en cause, de tergiversations sur la prise en compte du vieillissement de la population !
Même si l'Allocation adulte handicapé (AAH) échappe au gel budgétaire "elle n'en reste pas moins largement sous le seuil de pauvreté", a affirmé l’APF.