DMLA : Que Choisir presse le gouvernement de publier son décret
Les deux laboratoires sont soupçonnés d’entente
Que Choisir a marqué jeudi 10 avril son impatience et pressé le gouvernement de publier "sans délai" un décret qui autorise l’Avastin moins couteux que le Lucentis, pour le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), une grave maladie des yeux.
Le magazine Que Choisir s’est étonné, jeudi 10 avril, de « la passivité des pouvoirs publics et autorités sanitaires » dans le dossier Avastin/Lucentis. Que Choisir demande également une commission d'enquête pour "faire toute la lumière" sur l'affaire.
Les faits sont connus : Le Lucentis (Novartis) et l’Avastin (Roche) sont deux médicaments efficaces dans le traitement de la DMLA. Mais le premier a un prix qui dépasse 800 euros la boite tandis que l’autre coutre vingt fois moins cher. Or seul le premier dispose d’une indication positive pour le traitement de la DMLA dans son autorisation de mise sur le marché tandis que l’autre n’est autorisé que contre le cancer. Depuis plusieurs années, les professionnels de l’ophtalmologie se battent pour que l’Avastin soit inscrit sur la liste des produits indiqués pour le traitement de la DMLA.
Sans succès jusqu’à présent.
Sans succès jusqu’à présent.
Que Choisir indique dans un communiqué avoir saisi le 3 avril, l'Autorité de la concurrence, suite à la condamnation des deux laboratoires Roche et Novartis, par l'Autorité de la concurrence italienne. Les autorités italiennes se sont en effet convaincues que Novartis finançait Roche pour que celui-ci se retienne d'effectuer les études qui auraient rendu son produit homologable contre la DMLA.
Mercredi 9 avril, l'Autorité de la concurrence française a indiqué avoir mené des perquisitions le 8 avril dans les locaux d'entreprises "suspectées d'avoir mis en oeuvre des pratiques anticoncurrentielles dans le secteur de la commercialisation des traitements" de certaines maladies de l'oeil liées à l'âge (dégénérescence maculaire liée à l'âge, DMLA). Le nom des deux laboratoires n’était volontairement pas cité.
Mercredi 9 avril, l'Autorité de la concurrence française a indiqué avoir mené des perquisitions le 8 avril dans les locaux d'entreprises "suspectées d'avoir mis en oeuvre des pratiques anticoncurrentielles dans le secteur de la commercialisation des traitements" de certaines maladies de l'oeil liées à l'âge (dégénérescence maculaire liée à l'âge, DMLA). Le nom des deux laboratoires n’était volontairement pas cité.
En Italie, les deux laboratoires suisses se sont vu infliger une amende de 182,5 millions d'euros pour avoir conclu un "accord illicite" pour maintenir le leadership commercial du Lucentis (Novartis). En d’autres termes, Novartis partageait une partie de ses profits avec Roche. Profits qui ne sont rien d’autres que les remboursements de l’assurance maladie.
Selon Que Choisir, le Lucentis représente "la plus grosse dépense de médicaments de l'Assurance maladie", avec un coût pour la collectivité de 438 millions d'euros en 2013 et en progression très rapide depuis 2 ans.
Pour que l'agence du médicament (ANSM) puisse autoriser l’Avastin contre la DMLA, un décret instaurant des Recommandations temporaires d'utilisation (RTU) doit être pris. Texte "en souffrance depuis plus d'un an" affirme le magazine de défense des consommateurs. Cette procédure dérogatoire autorise les médecins à prescrire des médicaments en dehors de leurs indications officielles, pendant 3 ans et sous surveillance.