Projet de loi autonomie : la mobilisation s'amplifie
Les insuffisances du texte continuent de susciter l’indignation
Le gouvernement n’a pas fini d’être formé, la loi Delaunay n’a pas encore été présentée au conseil des ministres que les organisations représentatives des personnes âgées se mobilisent. France Alzheimer, l’Association des Paralysés de France, la CFDT mobilisent. Parallèlement, les salariés des ehpad commencent à protester contre l’abandon de leur secteur.
L’association France Alzheimer appelle ainsi à une manifestation de protestation le 9 avril 2014 au matin, Place de la Bourse, à Paris, à 10 h 30 précise. De nombreuses organisations et associations (FNAPAEF, Agevillage…) seront présentes. France Alzheimer constate que « chaque jour, trois compteurs augmentent cyniquement : celui des personnes dites « en perte d’autonomie » ; celui du reste à charge financier des familles touchées par la maladie ; celui du nombre d’aidants fragilisés ».
Parallèlement, France Alzheimer estime que la future loi d’orientation et de programmation pour l’adaptation de la société au vieillissement n’apporte pas les réponses qui conviennent à cette triple problématique. La prise en compte de cet « enjeu primordial pour des millions de personnes », passe donc par une mobilisaton militante et la signature d'un manifeste.
L'Association des Paralysés de France (APF) exige de son côté, dans un communiqué du 2 avril, que soit inscrit dans le projet de loi « la réaffirmation du droit universel à compensation sans barrières d'âge ».
L'APF rappelle qu’elle a adressé au gouvernement, à la mi-mars, un avis sur le projet de loi d'orientation et de programmation pour l'adaptation de la société au vieillissement, qui doit être présenté au Conseil des ministres du 9 avril. L'association s'étonne de « l'absence de la question spécifique de l'avancée en âge des personnes en situation de handicap » et dénonce, « vivement », le fait que les différentes barrières d'âge en matière de droit à compensation ne soient pas supprimées, comme l'avait déjà prévu la loi handicap du 11 février 2005.
« Ce projet de loi est à mi-parcours entre une politique consacrée aux personnes âgées et une politique de l'autonomie consacrant le droit universel à compensation, quel que soit l'âge, commente l'association. Ce qui pose de nombreuses ambiguïtés et limites à ce texte, notamment en matière de prestations et de dispositifs d'aides ».
L'APF demande donc que soit inscrit dans le projet de loi « la réaffirmation du droit universel à compensation sans barrières d'âge » et « la suppression de la barrière d'âge de 75 ans des personnes en situation de handicap pour accéder à la prestation de compensation ».
L'APF demande donc que soit inscrit dans le projet de loi « la réaffirmation du droit universel à compensation sans barrières d'âge » et « la suppression de la barrière d'âge de 75 ans des personnes en situation de handicap pour accéder à la prestation de compensation ».
Le SYNCASS-CFDT, de son côté, tout en soulignant les aspects positifs de la future loi autonomie, regrette le manque de moyens et s’interroge sur le fait de savoir si « une politique parcimonieuse améliorerait réellement les comptes publics » ?
Enfin, s’il fallait un signe de l’épuisement des professionnels du secteur gérontologique, les personnels des ehpad commencent à manifester publiquement leur épuisement. En Bretagne, le journal Le Télégramme se fait ainsi régulièrement l’écho des plaintes publiques du personnel des ehpad locaux qui protestent contre la dégradation de leurs conditions de travail et le sous effectif.