Le vieillissement des personnes handicapées nécessite une "stratégie nationale"
Patrick Gohet remet son rapport à Michèle Delaunay et Marie-Arlette Carlotti
Le vieillissement des personnes handicapées, qui a tendance à s'amplifier, nécessite "une véritable stratégie nationale", estime un rapport remis jeudi aux ministres des Personnes âgées Michèle Delaunay et déléguée au Handicap Marie-Arlette Carlotti.
Les personnes handicapées connaissent "un allongement de leur espérance de vie, y compris celles dont les déficiences résultent de pathologies sévères et multiples", souligne le rapport du groupe de travail dirigé par Patrick Gohet, membre de l'inspection générale des affaires sociales.
Selon les études existantes, 635.000 personnes handicapées auraient plus de 40 ans, et 267.000 plus de 60 ans.
Celles-ci aspirent à vieillir "dans leur lieu de vie habituel", qu'il s'agisse d'un logement en milieu ordinaire ou d'un foyer spécialisé.
Ces dernières années, les solutions apportées aux personnes handicapées vieillissantes ont été avant tout le fait de réalisations locales dues le plus souvent aux initiatives des associations, soutenues par les administrations compétentes et par les départements", souligne le rapport sur "l'avancée en âge des personnes handicapées".
Ce phénomène "n'a pas fait l'objet jusqu'à maintenant d'une politique globale nationale", constate le groupe de travail en demandant la mise en place d'une "véritable stratégie nationale", avec "une action concrète et coordonnée, installée dans les priorités et les calendriers".
Ceci nécessite notamment "un outil d'identification des besoins et de leur évolution", car on manque de statistiques précises, et une "adaptation de l'offre médico-sociale".
Il est parfois difficile pour la personne concernée de se repérer parmi la panoplie de services d'aide et d'accompagnement des personnes handicapées vieillissantes (SAAD, SSIAD, SAVS, SAMSAH, SPASAD). "Il convient de mettre les structures en relation et de simplifier les procédures", recommande le rapport.
Par ailleurs, "la formation des professionnels n'est pas à la hauteur des enjeux" et doit être améliorée, avec notamment "des formations communes aux deux champs du handicap et de la gériatrie".
Dans un communiqué, Mmes Carlotti et Delaunay ont indiqué que ce rapport va alimenter à la fois la mise en oeuvre des décisions du dernier Comité interministériel du handicap, qui s'est tenu en septembre, et les travaux sur la future loi sur l'autonomie des personnes âgées.